Depuis deux mois et demi, Port-au-Prince est totalement bloquée par les gangs (violences arbitraires, désordre institutionnel total, impossibilité de se déplacer, approvisionnement aléatoire…).
Cependant, les enfants et les jeunes ne peuvent plus rester enfermés, sans aucune vie sociale ; les adultes ne peuvent plus rester sans travailler et donc sans revenus, il faut vivre !
En ce lundi 13 mai, les étudiants de l’EPSJA sont 92 (sur 110) à rejoindre l’école. Les visages sont tendus, la peur est présente dès qu’on est dans la rue, la pauvreté a encore gagné du terrain : comment se nourrir quand, sans école, on ne peut plus s’appuyer sur la distribution de la collation du midi ?
Mais cette reprise est un signe d’espérance, une bouffée d’oxygène, en attendant…
La formation reprend son cours, une semaine de révision permet de préparer les examens de la deuxième période de l’année scolaire. Nul ne s’aventure à planifier rigoureusement la fin de la formation : cet été ? à l’automne ? Cela dépendra de la réaction des chefs de gangs quand la force multinationale d’aide à la police arrivera en Haïti, probablement à la fin du mois de mai…
Nous attendons encore des nouvelles de 4 étudiants et nous pourrons alors dire que l’ensemble de la promotion ainsi que le personnel a été épargné par l’épidémie de violence.
Chacun est donc à son poste. La motivation des étudiants est intacte. Grâce à internet et malgré la mauvaise qualité de la connexion, l’école est en lien quotidien avec la France, les étudiants ont même reçu en visio depuis leur classe leur cours « santé et sécurité au travail » !
Nous vous invitons encore à honorer nos amis haïtiens, à les soutenir par notre prière et notre aide financière.