Nouveau soulèvement populaire

Alors que le quartier de « Canapé-vert » de Port-au-Prince était resté relativement calme et à l’abri des gangs, le 23 avril la police Haïtienne y a arrêté un mini-bus transportant des « présumés-bandits ». Elle a confisqué les armes qu’ils détenaient. La population s’est alors soulevée dans une nouvelle explosion de violence et a tué les 16 personnes de ce véhicule (jetant des pierres, brûlant les membres des gangs morts ou vifs).

Cet évènement a inauguré une nouvelle façon de vivre le rapport de force entre les gangs, la police et la population haïtienne. La résistance à la terreur des gangs s’est organisée : des brigades de surveillance ont spontanément vu le jour, barrant des rues et fouillant toutes les personnes afin d’éviter des infiltrations de bandits armés. La légitime défense avec d’immenses tensions et une grande violence est la règle. Le moindre soupçon donne lieu à une exécution sommaire.

Par prudence, l’Ecole Professionnelle Saint Joseph Artisan a dû fermer ses portes toute la semaine du 24 avril.

Les gangs ont pris l’habitude d’inonder les quartiers de tirs afin de faire fuir les habitants et ainsi prendre possession de la zone. Pendant plusieurs jours, les tirs ont été incessants, et les gangsters ont promis sur les réseaux sociaux de revenir en force venger leurs compagnons d’arme. La situation est restée extrêmement instable, les brigades veillent jour et nuit avec des bâtons et des machettes. Comme la distribution d’électricité publique est totalement suspendue depuis plus d’un mois (plus de carburant, plus d’argent), la recherche de lumière est un problème pour toute la nuit. Les habitants vivent dans un état de stress très important.
Sachant l’importance pour les jeunes de poursuivre le plus possible une vie normale, le 2 mai, l’école a rouvert ses portes. La moitié des étudiants a pu s’y rendre. Mais les combats ont repris, et il a fallu à nouveau fermer.

Heureusement, le 8 mai les cours ont pu démarrer une nouvelle fois et les étudiants ont rejoint l’école. Quelques uns parmi eux sont en peine pour rentrer chez eux en fin de journée et nous cherchons des solutions d’accueil temporaire.

Quelques-uns de nos frères et sœurs de la Communauté de l’Emmanuel vivent dans le quartier de Canapé Vert (Lisadhora, Philomise…), d’autres vivent dans les mêmes conditions dans d’autres quartiers (Marie-Cham à Carrefourfeuille, Linda et Jean-Martial à Croix des Bouquets…). Lorsqu’ils doivent se déplacer, et même chez eux, ils vivent la peur au ventre. Leur espérance est très éprouvée. Pour les soutenir, nous vous proposons par solidarité fraternelle une journée de jeûne le vendredi 12 mai, implorant le Seigneur d’entendre leur prière pour la Paix dans ce pays.

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Merveilles sans nombre en Haïti

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