Mois juillet 2024 : Une magnifique retraite à Buta et mariage de Colombe !

Le 1er juillet, c’est la fête nationale de l’indépendance. Cette année, 62 ans. Toute la ville et même les gens de loin viennent au stade pour la fête, voir le défilé militaire, les sauts en parachute et autres démonstrations. Le stade était plein dès l’ouverture au petit matin, certains ont dormi là pour être sûrs d’entrer… Comme je suis Muzungu(kazi), j’ai pu passer dans les officiels avec Léonidas, mon directeur et interprète. J’étais donc au premier rang !

Le président Evariste NDAYISHIMIYE était à Gitega cette année avec sa femme ! Il a fait un tour de stade

Arrivée de leur garde rapprochée…

Le président tchadien et sa femme étaient des invités d’honneur cette année.

Tout rassemblement commence par la prière qu’ont faite tour à tour, l’évêque catholique, l’imam et le représentant de l’église anglicane.

Le défilé des troupes militaires a ensuite commencé par la fanfare.

Après le passage en revue des troupes par le président, ils repartent…

Sauts en parachute, descentes en rappel depuis un hélicoptère, sauts par binômes depuis une voiture militaire… autant de démonstrations qui plaisaient beaucoup au peuple burundais rassemblé.

Danseurs guerriers traditionnels…

Puis les tambourinaires, patrimoine de l’UNESCO, ont fait leur entrée : ils étaient 62, avec 62 tambours pour fêter les 62 ans de l’indépendance !

Après discours et remises de médailles, le départ du président tchadien a été honoré de la musique des 3 groupes de danseurs ensemble !

A partir du jeudi 4 juillet, nous avions une retraite de la Fraternité de Jésus sur le lieu des Martyrs de la Fraternité, un lieu de pèlerinage bouleversant à Buta, au sud du pays, dans lequel, depuis longtemps, j’espérais bien aller prier un jour…

Des frères de France venaient pour cette retraite et même le modérateur de la Communauté. Des frères de Bujumbura et d’autres villes du Burundi et aussi quelques frères du Rwanda étaient là.

De Gitega, nous avons fait la route bien serrés dans un minibus de 18 places mais ça ne sert à rien de compter…

Sortez de la boîte ! On fait une pause… (le pagne, c’est pour éviter de se salir trop vite sur les banquettes et à cause de la poussière de la saison sèche)

… à mi-chemin (après deux heures de route) pourtant, il n’ y a que 93 km en tout…

on remonte dans la boîte…

On approche, la route est de terre battue…

Enfin arrivée !

Ici, à Buta, le message est fort ! Les jeunes séminaristes étaient sensibilisés à l’unité par leur supérieur qui avait une vie de prière intense. C’est le Père Zacharie qui est venu nous partager ce qu’il a vécu ici le 30 avril 1997, avant et après…

Pendant deux années, il leur avait parlé de pardon dans chacun de ses enseignements et en voyant la tournure des évènements dans le pays, il proposait à ses jeunes, élèves d’origines ethniques différentes, de prier pour restés unis entre frères et il organisait des nuits d’adoration où, après un temps ensemble, toutes les classes se relayaient à la chapelle tout au long de la nuit. Ils revenaient juste d’une retraite au foyer de charité lorsque les assaillants sont entrés, directement dans le dortoir, à 5h du matin. On leur a demandé de se séparer entre utus et tutsis et se prenant la main, cachés sous les lits, ils ont refusés. Ils ont donc été fusillés ensemble. Ils se bandaient les plaies les uns aux autres, s’exhortant à pardonner à leurs bourreaux. «Pardonne-leur, Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils font »

A 11h, quand les assaillants sont repartis, 40 jeunes avaient trouvé la mort. L’un d’eux, agonisant, a dit, victorieux, au directeur qui venait constater la catastrophe : « Ils ont voulu nous séparer mais nous sommes restés ensemble !»
Ils avaient tenu bon ensemble, entre frères ! Ils avaient donné, ensemble, leur vie avec Jésus pour l’unité des peuples et l’amour fraternel ! Ils ont témoigné qu’il y a une plus grande force dans la fraternité que dans la violence.
Ils ont lutté contre la haine pour qu’elle ne s’infiltre pas dans leur fraternité !
Plus encore, ils ont pardonné à leurs bourreaux et, grâce à ce pardon, les représailles auxquelles pensait le voisinage ont avorté !
Demander pardon pour nos frères, cela ouvre un chemin d’espérance !
Sur la croix, le courage porte le nom de pardon et donne la victoire !
Bernard, un des plus jeunes (1981 – 30/04/1997)
A la suite du Christ, ces jeunes nous invitent à vivre la Fraternité jusqu’au bout, avec un coeur doux et humble !
«Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime» Jn15,13
Adoration dans la chapelle construite pour les jeunes martyrs de la fraternité
Veillée avec nos frères du ciel !
Visite de l’évêque du lieu qui voit des merveilles parmi les nombreux pèlerins qui viennent ici de partout
Cela m’invite toujours plus à vivre cette fraternité, déjà à la maison, avec mes soeurs et aussi avec les enfants qui me sont confiés à l’école et ailleurs (ceux de la mission-enfants et ceux de l’orphelinat dont je parle dans le prochain article…), avec mes frères et soeurs burundais que je rencontre souvent et ceux que je croise un jour…
Que cette fraternité soit témoignage et invite à faire une vraie rencontre avec Christ qui en est la source et donne ainsi l’occasion aux personnes de grandir, de s’épanouir et de vivre une vie pleine !
Pendant cette retraite, je devais prendre une grande décision en vue de la rentrée de septembre 2025 !
Rester ou rentrer ? Démissionner de l’Education nationale pour rester ?
En effet, j’arrive au terme des 10 années de disponibilité autorisées…
L’appel à rester était plus fort et j’ai donc décidé de rester au moins jusqu’à l’été 2028 comme VSI (Volontaire de Solidarité Internationale)
L’appel à vivre la Fraternité ici, avec mes frères et soeurs qui cherchent à en témoigner au quotidien autour d’eux avec ce grand enjeu de la paix dans les pays des Grands Lacs…

Le dernier jour, Eduige a fait son premier engagement

Ma vie, c’est le Christ !(Phrase de St Paul écrite en kirundi sur le mur de la chapelle du séminaire)

Longue procession…les consacrées, les responsables de la communauté, sa famille et les prêtres…

Engagement d’Eduige

Photo avec les soeurs et les responsables à la fin de la messe

Eduige avec des soeurs de Communauté et des amis venus de loin malgré la pénurie de carburant…

Une des photos avec quelques frères et soeurs de communauté non consacrés (regardez bien, il y a même un bébé)… Ici, les jours de fête sont l’occasion de faire beaucoup de photos « posées »)

Nous nous préparons, les soeurs à introduire Eduige dans la salle du banquet (en dansant bien sûr !)…

Arrivée d’Eduige dansant…

Le banquet…

Nous avons chanté pour Eduige en transformant les paroles d’un chant connu en y parlant de son parcours et en y mettant les paroles de la Bienheureuse Pauline Jaricot qu’Eduige et moi aimions particulièrement depuis la Béatification à Lyon lorsque nous y étions le 22 mai 2022 et que nous nous préparions à partir ensemble en mission…

« Pour qu’Il se donne par nos mains, laissons faire Dieu !

Pour aimer l’autre sans mesure, laissons faire Dieu !

Dans nos combats, dans nos échecs, dans nos prières, laissons faire Dieu !

Dieu seul pour ami, Dieu seul pour soutien ! DIEU SEUL SUFFIT !…

Cette prière me porte au quotidien de la mission !

Notre brochette des soeurs du Burundi…

C’était une belle fête joyeuse et les frères se sont lancés aussi dans la danse…

Discours de remerciements d’Eduige…

A la fin de la retraite, nous avons remercié Antonia Holstein pour les nombreuses années qu’elle vient de passer au service des consacrées de l’Emmanuel réparties dans le monde entier…L’heure est venue pour elle de laisser son service à Isabelle Camborde que nous remercions d’avance !…

Après ces quelques jours forts, nous somme revenus à l’école avec tous les collègues pour préparer la rentrée de septembre et fabriquer encore et encore du matériel… Je vous rappelle que nous ouvrons l’école fondamentale (primaire) alors il y en a des étiquettes de grammaire, de conjugaison… à préparer !…

Je n’ai pas de photos du travail mais j’ai mieux que ça ! Les couchers de soleil et la nature…

Après une semaine, Colombe a célébré sa dot dans la cour de l’école transformée. C’est une fête traditionnelle dans laquelle la famille du jeune homme vient demander à la famille de la demoiselle qu’on la leur donne !

La cour de l’école

La disposition « banquet » est prête

Celles qui ont apporté les paniers retournent dans la ligne de ceux qui vont entrer…

Une belle ligne (l’autre famille fait la même chose de son côté pour que tout le monde salue tout le monde lorsque les deux lignes se croisent)…

Les amies de Communauté de la fiancée…

Après les discours, la famille accepte de donner sa fille et on se donne rdv à l’église le lendemain… pour le mariage !

Entrée des futurs époux dans l’église…

Accueil des offrandes par les mariés…

Signatures des registres…

Sortie de la messe avec le certificat de mariage qui vient d’être signé

Séance photos…

Avec les deux familles…

Avec le parrain et la marraine de mariage et les enfants d’honneur…

Dans la voiture des mariés en marche…

Les mariés coupent le ruban pour entrer dans la salle de fête…

Entrée des mariés en procession dansante avec leurs familles…

Nous avons commencé la fête par une belle louange pour rendre grâce à Dieu pour les mariés !

Les mariés et leurs parrain et marraine nous saluent tous …

Arrivée de l’équipe de service…

…boissons !

Santé !

Assis pour écouter les discours…

Quelques photos prises sur le vif lors de mes trajets à pied entre la maison et l’école (30 min tranquillement et 20 min si je marche vite)

Pénurie de carburant… les motos font la queue plusieurs jours de suite…

Devinez ! Qu’est-ce qui est en bout de laisse ? non, pas un chien… une chèvre, tenue au cou ou plus souvent à la patte (elle va probablement au marché pour être vendue…)

Après 15 jours de travail dense, les vacances des enseignants commençaient…

Nous avons fêté cela ensemble au restaurant

Discours de remerciements d’Onesphore mon collègue stagiaire devenu enseignant-stagiaire après cette année de formation !

Et voilà ! Une deuxième année scolaire s’est terminée pour moi…

Je pensais continuer dans le même article mais la mission-enfants qui a suivi, mérite un article à elle toute seule…

Suite donc dans un prochain article !

Bonne rentrée à chacun ! Je vous embrasse fort et prie pour vous !

Blandine

 

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