Des vacances de Pâques qui riment avec visites, célébrations et kirundi

Pour ces vacances, après la retraite, j’ai demandé autour de moi qui pouvait m’enseigner le kirundi !

Un frère et des soeurs de communauté ont accepté de me donner de leur temps pour m’aider à progresser. Tout au long de l’année, je parle français avec les enfants, français avec les collègues, français à la maison… J’entends parler le kirundi dès que les burundais se retrouvent : entre amis, entre frères, entre collègues, à la messe… mais je ne comprends pas !

J’ai appris grâce à Eduige à lire le kirundi et j’ai donc rapidement pu chanter en kirundi (en faisant confiance dans ce qu’on me fait dire) et ça, c’est une grande consolation ! J’attrape au vol quelques mots et expression qui peuvent m’être utiles dans les salutations et je les ai mémorisées à force de demander, d’écrire et répéter. Je les utilise dans les échanges et tout le monde s’étonne que je sache parler un peu cette langue assez compliquée (il y a une centaine de mots pour traduire nos 15 pronoms possessifs car les noms sont classés en 16 groupes différents !

Alors, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancée.

Au début de la semaine sainte, je suis allée chez Sheila, une soeur de communauté et collègue qui a pris 3 après-midi pour répondre à mes questions  à partir de ce que j’avais entendu et que je cherchais à comprendre.

Il y a chez eux, pour ma plus grande joie, un élevage de lapins et Gianni, qui était dans ma classe au premier trimestre, était très content de me présenter les lapereaux !

Gianni et ses frères étaient surpris que je caresse cet animal car ici, les animaux sont élevés pour être mangés et non pour s’attendrir… La notion d’animal de compagnie n’existe pas (pas plus pour les chiens)

Après mes leçons, j’ai aussi pu rendre des visites. Les visites sont importantes dans la tradition locale. Il est préférable de rendre visite aux personnes plutôt que de les inviter chez soi.

Voilà Savio que j’avais visité à l’hôpital :

Jaël, le grand frère, montre ma croix à sa maman

Jeannette et ses 2 garçons.
Elle n’était pas au travail car elle ne pouvait pas encore sortir :
la tradition lui demande d’attendre l’autorisation de sa maman pour mettre son enfant sur son dos.
Elle l’aura le jour du baptême, à Pâques ! Je vous raconterai !

Dans la même rue, je suis allée voir les enfants de Gloriose, une autre soeur de Communauté et collègue. Ils m’ont appelée du balcon.

Avec Eduige, le lendemain, nous sommes allées rendre visite à Désiré et Irène, nos collègues, également de la Communauté qui ont passé un an à Lyon pour la formation Montessori. Désiré était arrêté depuis un mois car il souffrait du bras qu’il ne pouvait plus bouger. Nous avons été contentes de constater que le traitement lui avait fait du bien.

avec Lys Blanc

Générose, une soeur de Communauté plus âgée m’a aidée à traduire quelques chants du carnet en kirundi “Ni muzima” (“Il est vivant”) que j’utilise pour chanter avec eux. Avec Etienne, c’est la semaine entière de Pâques, que je vais vivre à Bujumbura pour profiter de ses compétences de professeur !

Puis la semaine sainte, avec les diverses célébrations et les temps de prière plus longs, m’a posée avec le Seigneur pour méditer sur le grand mystère de son Amour pour moi (et aussi pour chacun de vous 😉 !)

Le mercredi, la messe chrismale à la cathédrale de Gitega

La cathédrale était pleine à craquer (les deux bas côtés, plein de personnes debout serrées les unes contre les autres et les soeurs et quelques centaines assises sur des chaises.)

Dehors, l’orage de la saison des pluies a salué le chant du “Gloire à Dieu”. C’est un signe de bénédiction mais les centaines (ou le millier de personnes) qui étaient dehors ont bien été arrosées. C’était des torrents d’eau qui faisaient concurrence à la sono de la cathédrale !

Cette photo a été prise à la sortie, chacun se réfugiait vaguement à l’abri des murs des bâtiments et il fallait laisser sortir les personnes de la cathédrale, il n’y a presque plus personne sur la place.

A l’entrée de la messe, les demoiselles danseuses sont venues et au moment du “gloire à Dieu”, ce sont les danseurs traditionnels qui ont fait leur entrée :

au moment de dire “Toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous, les danseurs s’arrêtent et se prosternent devant Jésus au tabernacle !

Ils dansent aussi pour l’offertoire :

 

et pour les chants d’action de grâce et pour la fin de la messe.

Le jeudi saint, nous étions dans notre paroisse du Bon Pasteur :

le lavement des pieds

la consécration avec 6 porte flambeaux

Renouvellement d’engagement mensuel des amis du Sacré Coeur

le reposoir (de la fin de la messe jusqu’au chemin de croix à 14 h le lendemain)

L’église dépouillée du vendredi et samedi saint

Annonce pascale et 7 lectures dans le noir puis … tout s’éclaire et s’active…

mise des nappes

Le lendemain, c’était le baptême de Dominique Savio et plusieurs autres bébés…

Offertoire

Baptême

Onction du Saint Chrême

Pose Photo (c’est Fiston, le parrain qui porte Savio)

Notre Père

A la maison, nous avons bu (jus ou bière) puis nous avons déjeuné …

les parents et les grands parents de Savio

les grands-parents de Savio

La tante et les parents de Savio

Eloge, le papa et Jaël, le grand frère de Savio

Fiston, le parrain de Savio et Ange, sa femme.

Pour pouvoir partir faire la fête, la famille a procédé à la tradition où la grand-mère de l’enfant autorise sa fille, Jeannette, à porter l’enfant sur son dos.

Devant l’immeuble (2 étages, donc 3 niveaux), on présente le Burundi à l’enfant qui vient d’être mis pour la première fois sur le dos de sa maman

la rue devant l’immeuble…

“Voilà ta ville (Gitega) et ton pays mon fils !”

Réception pour le baptême avec les traditionnels discours…

Eloge, le papa remercie Dieu pour la Resurrection du Christ et pour la naissance de son deuxième enfant

Un des grands-pères remercie Dieu pour la fête de Pâques et pour la naissance de ce petit-fils

En rentrant de cette fête, j’ai poursuivi les festivités en allant rejoindre Eduige chez notre propriétaire qui fêtait la première visite de son petit-fils chez eux avec le voisinage, la famille et des paroissiens.

Discours de Frédéric

Avec Joseph dans les bras

Discours du fils aîné qui remercie Dieu et ses parents. C’était très émouvant.

Parti en Angleterre, il revenait chez lui pour la première fois depuis son mariage…

Caritas et sa belle fille

Le fils aîné et ses parents boivent la bière de sorgho en l’honneur du petit Joseph !

Heureux grands-parents

Eduige boit la bière de sorgho (avec une paille de 80 cm)

Joseph, le petit fils de 8 mois

Et comme, c’est Pâques, nous avons ouvert le pot de confiture offert par Christine et Pierre-François pour le petit déjeuner.

Merci beaucoup ! ça nous a permis de marquer la fête !

Les premières fleurs des boutures que nous avons plantées sont arrivées pour Pâques (dahlias rouges), avant les rameaux (dahlias jaunes) et quelques jours après Pâques (rose)

J’ai aussi pu démarrer mon atelier fabrication de bougie à partir de la récupération de la cire des bougies utilisées.

La deuxième semaine des vacances a été studieuse. J’étais chez les soeurs de Bujumbura et nous avons fêté Pâques avec une tablette de chocolat apportée par Colette juste avant le carême.

La même tablette nous a permis de célébrer la Miséricorde de Dieu (dimanche qui suit Pâques) avec les soeurs de Musongati.

Voyage vers Bujumbura pour apprendre le kirundi

la ligne n’est pas un fil électrique… c’est le rebord au-dessus de la fenêtre de la voiture…

Mon professeur, Etienne !

Le jeudi soir, à Bujumbura, nous avons accueilli les 12 prêtres de la Communauté qui sont dans la région des grands lacs (Congo, Rwanda et Burundi)

Veillée de préparation à la fête de la Miséricorde au Centre Emmanuel à Bujumbura

Aujourd’hui, c’est la rentrée, voilà le dernier coucher de soleil des vacances…

Nous n’en avons pas vu tous les jours car Avril est le mois le plus pluvieux … il pleut presque sans discontinuer…

En union de prière avec chacun, en particulier ceux des enfants de Nantes ou de Lyon qui ont été baptisés à Pâques (merci pour les photos !)  et avec les enfants de Notre Dame de l’Assomption de Lyon qui ont offert leur Bol de riz pour notre école, ici au Burundi !

Blandine

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